Le travail d'équipe en établissement

► Appartenir à un groupe

À l’écoute de l’autre

TOUS AU SERVICE DES PLUS VULNÉRABLES.

Se retrouver en buvant un café pour partager ses doutes, ses angoisses et autres déceptions, mais aussi ses moments de joie intense. En théorie, le travail en équipe, les transmissions et les réunions pluridisciplinaires représentent des moments particulièrement attendus, et même enviés par les professionnels du domicile qui œuvrent, eux, seuls. Sur le terrain, le tableau se révèle nettement moins idyllique.
Dans un même service se côtoient des personnalités aux parcours, à la sensibilité, aux diplômes et aux objectifs différents. L’enjeu est dès lors de les faire cohabiter autour d’un projet commun mis au service des besoins de l’usager (P. 4-5).
Un défi de taille semé d’embûches lorsque chacun veut imposer son point de vue, sa vision de l’accompagnement. Plusieurs risques sont à considérer : des dissensions et autres conflits peuvent éclater au quotidien ; les incompréhensions peuvent fatiguer les équipes et dérouter les plus vulnérables (P. 8-9). Comment faire en sorte que tous réussissent à faire équipe, sur un même chemin, et restent à l’écoute de chacun ? (P. 6-7) Travailler ensemble s’acquiert avec le temps, l’envie, sous l’impulsion des cadres et des chefs de service. Cette façon de travailler ensemble nécessite également des garanties pour éviter de tomber dans l’arbitraire (P. 13).

COMMUNAUTÉ DE VIE.

Chacun doit pouvoir avoir voix au chapitre pour poser le cadre d’une réflexion commune. Se parler mais avant tout s’écouter. Puis décider ensemble, en recherchant la cohérence. C’est toute la difficulté de ce travail collectif qui nécessite une ouverture et une connaissance de l’autre. Connaître les missions de ses collègues permet de ne pas commettre d’impair, de mieux se comprendre et s’entraider (P. 14).
Si les échanges quotidiens autour de transmissions écrites ou orales constituent des moments privilégiés, la conduite de projets communs donne toute sa dimension à la collaboration.
Derrière une équipe, il n’y a pas de femme ou d’homme, pas de travailleur de nuit ou de jour, pas d’animateur, d’éducateur spécialisé ou d’aide-soignant. Derrière elle sont rassemblés les membres d’une même communauté de vie, où les usagers devraient trouver toute leur place. C’est le chemin défendu par certains (P. 24). Quand tous les professionnels utilisent le même langage, les mêmes outils, ont suivi les mêmes formations, ils parviennent à mieux gérer les cas complexes ou les situations conflictuelles, évitant ainsi tout message contradictoire (P. 23).
Dans un secteur en tension et sous pression, faire équipe peut permettre de tenir le coup et de trouver malgré tout un certain plaisir. De cette façon, face à une impasse, un professionnel peut réussir à passer la main en toute confiance (P. 22). À condition de pouvoir compter sur une dynamique collective et collaborative favorisée par les qualités de leurs employeurs, de leurs cadres et de leurs pairs (P. 30-31).

SAVOIR TAIRE CERTAINES INFORMATIONS.

Enfin, si le métier demande de partager des informations, encore faut-il les traiter correctement et savoir évaluer la communication nécessaire, tandis que les transgressions de la loi autour du « fameux » secret partagé restent légion. Le partage non pertinent est une facilité à laquelle ne doivent pas succomber les travailleurs sociaux (P. 36-37) : travailler ensemble, oui, mais garder à l’esprit ce qui doit rester confidentiel et ce qui peut être transmis. Voilà l’impératif auquel sont soumis les professionnels. Même s’ils sont souvent contraints de travailler sans filet et sur un fil, c’est aussi les deux pieds sur terre qu’il faut aborder le virage du travail partenarial et du décloisonnement (P. 40-41). Toutes nos félicitations par avance aux contorsionnistes qui y parviendront.

  • Sommaire

ÉTAT DES LIEUX

  • Des glissements sémantiques, Laurence Hardy, sociologue et anthropologue
  • L’orchestre des chambres Philippe Giafferi, ancien formateur et conférencier
  • La recherche du consensus, Nathalie Benarroch Quéral, psychologue gérontologue
  • Le respect du secret professionnel, Étienne Bataille et Muriel Cormorant, avocats

 

SUR LE TERRAIN

  • La thérapie institutionnelle Louis Ploton, psychiatre et professeur émérite de gérontologie
  • Tous ensemble, Anne Philibert-Sangiani, formatrice
  • Jour-nuit, à l’unisson, Véronique Tapia, assistante de soins en gérontologie et formatrice
  • Hommes-femmes, même combat, Manuela Deparis, monitrice-éducatrice
  • Terreur dans l’équipe, Marie Cattani, travailleuse sociale
  • Ne pas œuvrer dans son coin, Richard Mesplède, ancien animateur en Ehpad et formateur
  • Communication, cohésion, intégration, Mickaël Sauvage, directeur de l’IME Les Verts Tilleuls Christophe Ethuin, cadre socio-éducatif, Graziella Tuccio, orthophoniste, Marie Queval, monitrice-éducatrice, Sylvie Roszak, infirmière et Élodie Duval, psychologue Epdahaa
  • Expliquer sa pratique pour être mieux compris, Liza Halimi, art-thérapeute
  • Quand l’impuissance l’emporte, Gilles Tessens, formateur et ancien aide médico-psychologique
  • Face aux cas complexes, l’équipe fait corps, Justine Cichanski, assistante sociale, Mohamed Hachi, éducateur spécialisé, Rodolphe Tréfier, chef de service, Noémie Poulet, psychologue IME Marc-Henri Darras, Liévin Epdahaa
  • Une communauté de vie, Jean-Luc Letellier, président fondateur du CRéDAVIS
  • Faire équipe, Françoise Desimpel, directrice d’Ehpad en retraite
  • La vie trépidante d’un stagiaire, Cyril Ciacnoghi, formateur

 

MISE EN PERSPECTIVE

 

  • À la recherche de la cohésion (perdue), Anne-Julie Vaillant-Ciszewicz, psychologue clinicienne, CHU de Nice
  • Des collaborations de qualité, Cyril Desjeux, sociologue et directeur scientifique d’Handéo
  • Le rôle central de l’encadrement, Thomas Rodriguez, cadre socio-éducatif EDEFS 35
  • Faire équipe est-il compatible avec le secret professionnel ? Laurent Puech, assistant de service social et fondateur du site secretpro.fr
  • La richesse des compétences des autres, Stella Choque, cadre de santé, formatrice
  • Interdisciplinarité et décloisonnement, Gilles Allières, éducateur spécialisé, ancien adjoint de direction d’un organisme de formation et Stéphane Saint-André, pédopsychiatre, praticien hospitalier CHRU Brest
Hors-série ASH N° 25 - Janvier 2023 - 44 pages
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