HS ASH ETABLISSEMENT

TRANSITION ECOLOGIQUE

► Structure et évolution des pratiques 

 La question n’est pas de savoir « quand » mais « comment » agir

STRUCTURER LES (BONNES) PRATIQUES.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » C’était il y a vingt ans. Déjà. Cette phrase prononcée par le président de l’époque Jacques Chirac en Afrique du Sud est restée dans nos mémoires. Depuis, qu’est-ce qui a changé? Tout. À commencer par les textes législatifs qui se sont multipliés en France. Des réglementations de plus en plus contraignantes, mais qui ne sont pas toujours accompagnées de moyens financiers suffisants (P. 7-8). C’est là où le bât blesse pour un secteur qui affiche une situation paradoxale entre l’utilisation quotidienne de produits nocifs pour répondre à une course à l’hygiène, une habitude à aérer des bâtiments surchauffés et une propension à jeter des tonnes d’aliments non consommés (P. 4-5).

Valorisation des déchets, achats responsables, alimentation plus saine… sur le terrain, les initiatives se multiplient, portées par des directions ou des professionnels sensibilisés et engagés. Mais reste à généraliser et à structurer ses pratiques, à les inscrire et à les intégrer dans le projet d’établissement. L’enjeu est de passer du bricolage à une démarche transversale et cohérente. La marche est encore haute pour de nombreux acteurs, même s’ils ne s’interrogent plus sur « quand » s’engager, mais bien « comment ». Pour répondre à cette question, les partenaires ont imaginé des outils et des méthodologies pragmatiques (P. 11). D’ailleurs, près de 10 millions d’euros par an vont être injectés pour financer des conseillers en transition énergétique et écologique. Au total, 500 établissements se sont portés volontaires, marquant leur volonté de participer à l’aventure (P. 12-13).

La transition écologique constitue plus que jamais une opportunité pour le secteur de se démarquer, de réaliser des économies substantielles, de gagner en qualité de vie, de renforcer son attractivité en vue d’attirer du personnel et ainsi de couper l’herbe sous le pied du dévastateur turnover.

MENER ENSEMBLE LE COMBAT ÉCOLOGIQUE.

Tous ceux qui ont décidé de prendre les devants mettent en avant les économies réalisées et affichent leur ambition de poursuivre leurs efforts (P. 19), quand d’autres regrettent les surcoûts occasionnés par la loi Egalim, qui ne sont pas compensés par l’État à l’heure où les factures énergétiques flambent dans des bâtiments devenus, au fil des années, des passoires énergétiques (P. 9-10).

Si les efforts autour d’une alimentation saine sont engagés, les petits plats végétariens à base de tofu ou de boulgour ont été boudés par les papilles des aînés. Les équipes ont donc réadapté les menus (P. 16).

Des pionniers dans un foyer d’accueil médicalisé dans le Nord-Pas-de-Calais ont misé sur une éolienne en autoconstruction, qui n’a jamais pu être mise en service, faute d’autorisation administrative. Même eux ne sont pas découragés, car ils mettent en avant l’aventure humaine, le « faire-ensemble » (P. 22).

C’est bien l’autre enjeu de la transition écologique : ne pas séparer les « supposés » sachants (directions) et les suiveurs (usagers); tous doivent mener ensemble ce combat. L’enjeu est de sensibiliser et de faire participer les publics accompagnés pour qu’ils deviennent des écocitoyens à part entière.

REGARDER DEVANT SOI.

À quand un accompagnement transversal à la hauteur des enjeux ? La question demeure. Ce sont les politiques qui devront apporter des réponses. La loi « grand âge » inclura-t-elle les questions environnementales (P. 36-37) ?

 Les bons élèves seront-ils enfin soutenus, valorisés (P. 40-41) ? Il n’est plus temps de se perdre dans des mesurettes, mais de regarder devant soi, de lever la tête, de respirer à pleins poumons pour donner la possibilité aux professionnels, aux usagers et aux familles d’évoluer dans un environnement sain et propice aux relations apaisées.

  • Sommaire

ÉTAT DES LIEUX

  • Des paradoxes révélateurs du secteur, par Laurence Hardy, sociologue et anthropologue (P.4-5)
  • Un quotidien d'avenir, Philippe Giafféri, écrivain et conférencier (P.6)
  • Des obligations légales et (quelques) moyens, Étienne Bataille et Muriel Cormorant, avocats (P.7-8)
  • Loi Egalim : quelles conséquences? Tiphaine Lagarde, conseillère qualité, pôle offre sociale et médico-sociale de Nexem (P.9-10)
  • Un engagement affiché, Marie-Hélène Orsay, experte développement durable à l’Anap (P.11)
  • Se développer durablement, Véronique Molières, directrice du Comité pour le développement durable en santé (C2DS) (P.12-13)

SUR LE TERRAIN

  • Du jardin à l’assiette, une rencontre, Catherine Gibaudan, cadre de santé en MAS (P.15)
  • Ne pas perdre le plaisir de vue, Yoann Fabre Laffay, gestionnaire de projets Ehpad (P.16)
  • En Ehpad, une restauration responsable, Mélanie Leblay, responsable RSE à la Fnaqpa (P.17)
  • Changer ensemble les habitudes alimentaires, Stella choque, cadre de santé et formatrice (P.18)
  • Un projet d’établissement résilient, Christiane Hann-Arend, directrice Ehpad (P.19)
  • S’engager pleinement, Dominique Gelmini, ancien directeur d’Ehpad (P.20-21)
  • La réussite d’une aventure humaine, Benoît Barbet, adjoint de la direction et de l’ensemble des professionnels du FAM APF France Handicap (P.22)
  • Nature, quiétude et ouverture, Sadek Deghima, responsable de service (P.23)
  • Les maisons écocitoyennes de demain, Véronique Tapia, assistante de soins en gérontologie (P.24)
  • Des déchets valorisés, une meilleure estime de soi, Sylvie Deshayes, éducatrice spécialisée en IME (P.25)
  • Messager de la transition, Axel Lelandais, management du développement durable et de la responsabilité sociétale des organisations (P.26)
  • Un accès simplifié aux aides, Sophie Midy, instructeur Ademe PACA (P.27)

 

MISE EN PERSPECTIVE

  • Tous au jardin ! Nicole Brès, hortithérapeute (P.28-29)
  • De nouveaux objectifs à considérer, Stéfane Hédont-Hartmann, responsable de mission qualité et réputation Koria (P.30-31)
  • L’architecture, facteur d’une nouvelle offre médico-sociale, Didier Salon, architecte (P.32-33)
  • L’écologie à l’heure du pouvoir d’agir, Claire Hugenschmitt, membre du conseil d’administration du Gepso et pilote de la commission « usagers et citoyenneté » (P.34-35)
  • Transition écologique et démographique : quelles solutions ? Aurélie Aulagnon, consultante en gérontologie (P.36-37)
  • Un pacte pour peser dans le débat public, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du Pacte du pouvoir de vivre (P.38-39)
  • À quand un accompagnement à la hauteur des enjeux ? Olivier Toma, fondateur de Primum non nocere (P.40-41)
Hors-série ASH N° 16 - Avril 2022 - 44 pages
11,50
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